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Autocombustion humaine

On parle de combustion spontanée (ou autocombustion, combustion humaine...) lorsqu'une personne prend feu sans raison apparente. Ce phénomène, connu à travers de très rares témoignages difficilement vérifiables, est également proposé comme explication pour les cas, rares également, de corps réduits en cendres, découverts dans un environnement intact ou presque. La réalité du phénomène est rejetée quasi-unanimement par la communauté scientifique et la combustion spontanée relève jusqu'à preuve du contraire du domaine du paranormal.

Sommaire

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Description [modifier]

On parle de combustion spontanée lorsqu'un être humain brûle « de l'intérieur » sans qu'aucun élément extérieur apparent soit en cause ; l'environnement reste intact ou peu touché, alors que le corps peut finir en cendres. La croyance en la possibilité d'un tel phénomène repose sur deux sortes d'incidents peu fréquents :

  • Témoignages de gens prétendant avoir vu de leurs propres yeux une personne prendre feu sans raison explicable : le phénomène est typiquement décrit comme très rapide, la personne atteinte semblant entrer en transe, mais le corps n'est pas systématiquement réduit en cendres. Deux cas récents (années 50 et années 80) concernant deux jeunes filles ayant « pris feu » respectivement dans une salle de bal et une discothèque n'ont pas fait disparaître les corps. La première victime serait morte de ses brûlures à l'hôpital et la seconde aurait survécu en gardant quelques traces. Les témoignages les plus anciens semblent remonter au XVIe siècle, où un certain chevalier Polonus Vorstius aurait pris feu à Milan sous le règne de la duchesse Bona Sforza ;[1] à la même période, on trouve la déposition auprès du Sénat académique de Copenhague du cas d'une personne morte après avoir craché des flammes.[2] Ces témoignages sont difficilement vérifiables ; dans les rares cas récents, les sources ne citent pas les noms réels des victimes ni des témoins, ou ne citent aucun nom.
  • La découverte, en dehors de circonstances d'incendie, de cadavres entièrement ou partiellement réduits en cendres, fait qui a longtemps été considéré comme inexplicable. En effet, les incendies produisent généralement des dépouilles calcinées mais non entièrement consumées, et les os nécessitent, pour être entièrement détruits, une température de 1650 degrés Celsius constante durant un certain temps. [3] L'incinération des dépouilles dans les fours modernes montre qu'il reste toujours quelques fragments d'os, réduits par la suite en poudre pour être mélangés aux cendres. De plus, il arrive souvent que la seule partie centrale du corps soit détruite, les extrémités restant intactes. En outre, la personne est parfois retrouvée dans une position naturelle, couchée dans son lit ou assise sur un fauteuil, donnant l'impression d'une disparition instantanée. Ces cas, constatés dans le passé, comme celui de la comtesse Cornelia di Bandi de Cesena, découverte en 1731 réduite en cendres dans sa chambre, exception faite de ses jambes (gainées de bas) et d'une partie de sa tête, sont également connus à l'époque moderne des services de police. Récemment « l'effet de mèche » a été proposé comme explication (voir plus bas Point de vue sceptique).

Hypothèses diverses [modifier]

Dans les cas connus, il a été révélé que les victimes de combustion spontanée étaient souvent des personnes âgées et seules, ou de plus jeunes personnes suicidaires. Nombreux étaient alcooliques. Selon certains, leur état de santé grandement affaibli, ajouté à des facteurs psychologiques (dépression, solitude).

De nombreuses tentatives d’explication de bouleversements physiologiques ont été mises en avant, mais rien n’a dépassé le stade de l'hypothèse. L’un des plus grands spécialistes, un dénommé John Heymer, ex-enquêteur de police, expliquerait le phénomène par une réaction entre l’hydrogène au niveau des cellules.

Certains se penchent même sur l'hypothèse des mitochondries [4], partie de la cellule humaine servant à transformer les nutriments des aliments en énergie. Une défaillance dans la transformation de l'énergie pourrait résulter en une mini-explosion de la mitochondrie en question, ce qui entraînerait par le fait même une réaction en chaîne. En éclatant du fait d'un dysfonctionnement, la mitochondrie défaillante entraînerait les autres dans son explosion et, par la proximité très étroite des cellules humaines, l'embrasement de tout le corps, et uniquement le corps, puisqu'une cellule humaine est microscopique. En effet, la série d'explosions n'atteindrait pas les tissus ou matériaux environnants et pourrait tout aussi bien cesser d'elle-même avant d'atteindre les extrémités du corps.

Une explication farfelue apparaît dans un épisode de la série South Park : la combustion spontanée serait dûe à un trop-plein de méthane dans le corps humain. Ainsi, le meilleur moyen d'éviter une combustion serait d'expulser régulièrement le méthane... Il va sans dire que cette explication n'est qu'une blague inventée pour les besoins de la série. En tout état de cause, avec le relais d'autres séries comme X-files elle prouve un intérêt des médias pour le phénomène.

Point de vue sceptique [modifier]

Les corps découverts entièrement ou partiellement réduits en cendres sont généralement présentés comme « inexplicables », donc impliquant une cause paranormale comme la combustion humaine spontanée, car ce phénomène ne s'observe habituellement pas en cas d'incendie ni après passage sur un bûcher funéraire ou dans un four crématoire : il reste une dépouille calcinée, ou au moins des fragments d’os. Or, des expériences ont montré que la réduction en cendres peut bel et bien se produire à la suite d'une mise à feu extérieure si certaines conditions sont réunies : il faut qu'il y ait embrasement à l'aide d'une petite quantité d'accélérant (produit hautement inflammable) ou d'une source ponctuelle de chaleur intense d'un cadavre vêtu suffisamment « gras », qui se consume ensuite lentement par effet de mèche. Le phénomène n'a donc rien de mystérieux.

Une de ces expériences, dans laquelle le « cadavre » est une carcasse de porc dont la répartition en graisse se rapproche de celle d'un humain, a été filmée et présentée dans un documentaire de la chaîne Discovery Channel[5]. Elle s'inspire d'un crime commis dans le sud de la France, dans lequel le corps d'une femme âgée avait été retrouvé presqu'entièrement réduit en cendres. Les coupables ayant été arrêtés, les circonstances de la mise à feu sont bien documentées : après avoir tué la victime lors d'une tentative de cambriolage, ils avaient versé sur le col de son vêtement le contenu d'une bouteille de parfum qui se trouvait à proximité, puis mis le feu au liquide avant de s'enfuir. Leur intention était d'incendier les lieux pour effacer toute trace de leur effraction; mais le cadavre s'était consumé lentement à l'intérieur de la pièce close sans que le feu se communique à l'ensemble du local. La carcasse de porc fut placée dans un environnement reproduisant celui de la victime (tapis, meubles et télévision) pour rendre compte des traces (noircissement, déformation..) observées sur les lieux du crime à proximité du corps.

L'accélérant produit dans un premier temps une chaleur suffisante pour initier une combustion de la graisse mais, étant en faible quantité, il est vite épuisé et ne provoque pas d'incendie. C'est la graisse du cadavre qui prend le relais; cette combustion, accompagnée de flammes très courtes, est propagée le long du corps par les vêtements, qui jouent le rôle de la mèche d'une bougie. Le processus, très long (plusieurs heures), nécessite une quantité suffisante de graisse, c'est pourquoi il touche en priorité la partie centrale du corps et peut laisser une partie des extrémités intactes. En dehors des crimes où la mise à feu est effectuée volontairement par le criminel, une mise à feu accidentelle à proximité d'une source de chaleur, telle une cigarette ou le foyer d'une cheminée, est envisageable après le décès naturel de la victime ou lorsque celle-ci se trouve dans l'incapacité de réagir, comme par exemple lors d'un coma éthylique.[6].

Cas connus [modifier]

Très peu de cas ont été recensés jusqu’à aujourd’hui : [7]

  • Comtesse Cornelia Bandi : Le premier cas connu de l’histoire a lieu en Italie, près de Vérone, en 1731. Après avoir regagné sa chambre après un dîner, la comtesse âgée de 62 ans est retrouvée en cendres (excepté bras et jambes) dans sa chambre remplie de suie.
  • Vieille dame de Caen : En 1782, une vieille dame est retrouvée en cendres.
  • Patrick Rooney : À Noël 1885, un homme marié est retrouvé calciné dans sa cuisine.
  • En 1938, une jeune fille prend feu et meurt dans une salle de bal à Chelmsford en Angleterre.
  • George Turner : En 1958, en Angleterre, un homme se consume dans son camion.
  • John Irving Bentley : un docteur de Couderport, Pennsylvanie a été retrouvé en décembre 1966 en cendres, provoquant un trou dans le plancher de sa salle de bains.
  • Ginette Kazmierczak : Une mère de famille seule, dans le bourg lorrain d'Uruffe en 1977, est retrouvée carbonisée dans sa chambre. Seuls ses bras et ses jambes sont intacts.
  • En 1980, une jeune anglaise brûle dans une discothèque à Darlington.
  • Mary Reese : En Floride, une femme est retrouvée en cendres dans son appartement. Les experts ont évalué qu’une température de 2500 degrés Celsius pendant une durée de 3 heures était nécessaire à une telle combustion. Des experts en pyromanie, des pathologistes et des agents du FBI n’ont pas trouvé d’explication.
  • Bailey : À Londres, en Angleterre, un pompier retrouve un sans-abri nommé Bailey, en train de brûler au niveau de l’abdomen.

En littérature [modifier]

L'utilisation la plus célèbre du mythe en littérature est celle qu'en fit Charles Dickens à propos de la mort de l'ivrogne Krook dans son roman Bleak House (1852). Dans la traduction de Sylvère Monod :

« Voici les reste calcinés d'une petite liasse de papiers, mais ils sont d'une densité inhabituelle, car ils ont l'air d'être imprégnés de quelque chose. [...] Oh, horreur, c'est LUI qui est ici ! et cette chose qui nous fait prendre la fuite [...] c'est tout ce qui le représente. [...] C'est la même mort éternellement naturelle, infuse, engendrée par les humeurs corrompues du corps vicié lui-même et de lui seul ... la Combustion Spontanée.[8] »

L'AUTOCOMBUSTION HUMAINE; EXPLICATION RATIONNELLE

 

Parmi tous les phénomènes inexpliqués par la science, celui de la combustion humaine spontanée est certes un des plus troublants. Les cas ne manquent pas… Un peu de cendres grasses, quelques ossements et beaucoup de fumée : c'est apparemment tout ce qui reste des humains après une auto-combustion spontanée.

Depuis le XVIIe siècle, des centaines de cas de combustion humaine dite spontanée ont été rapportés. Ainsi, le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est-elle découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s’intéresse à son cas, parce qu’elle est Comtesse et parce que «les feux diaboliques» ne peuvent frapper la noblesse. Dans le phénomène de combustion humaine «spontanée», le corps d’un individu s’enflamme et brûle, sans présence apparente d’une source de feu extérieure. Bien souvent, seuls les pieds et la tête sont épargnés. Phénomène troublant, mais qui n’a maintenant plus rien de mystérieux.

De par sa composition organique, l’être humain répond aux différents critères des mécanismes biophysiques d’ignition. Mais encore faut-il différencier les types de combustion et leurs conséquences sur les victimes.

Lorsque l’origine de la combustion n’est pas clairement identifiable, les allégations de «feux mystérieux» ou de «feux de l’intérieur» sont toujours entretenues (sans jeu de mots!), notamment pour les autocombustions humaines qualifiées de Combustions Humaines «Spontanées»(CHS), par les tenants du paranormal.

Les différents types de combustion humaine

Différents types de combustion humaine sont énumérés ici à titre indicatif. On notera que, dans la plupart des cas, le squelette du cadavre est reconnaissable.

Dans la combustion par inflammation, la présence sur le corps d’un hydrocarbure est à l’origine de l’inflammation du corps. Les vêtements s’enflamment et brûlent très vite avec le combustible. Le corps est carbonisé superficiellement, mais pas en profondeur. Il n’est pas réduit en cendres et le squelette est reconnaissable.

Dans la combustion du corps par incendie, le corps est calciné, partiellement ou totalement carbonisé. La globalité du squelette reste reconnaissable, sauf dans le cas d’un incendie très intense du milieu environnant, où il sera alors totalement réduit en cendres avec son environnement.

Lors d’une crémation du corps, un ratio température/durée est établi, de façon à réduire un corps humain en cendres : il faut plus de 2500 °C, durant 3 heures pour une incinération.

Lors d’une combustion électrique (suite à l’électrisation par la foudre ou lors d’un contact électrique de très forte puissance), outre l’électrocution qui ne laisse que les traces du contact, le corps se transforme en pile voltaïque : la victime est instantanément gravement brûlée et, dans le pire des cas, calcinée et figée dans sa position primaire. Le squelette reste toujours reconnaissable.

Un des premiers cas attestés

L’un des premiers cas bien attestés de combustion humaine « spontanée » fut consigné en 1673 par Thomas Bartholin. Une « femme du peuple » fut mystérieusement consumée par le feu à Paris. Elle avait l’habitude de s’enivrer avec des « liqueurs fortes », au point que depuis trois ans elle ne mangeait plus. Un soir, elle s’endormit sur son grabat de paille et brûla dans la nuit. Au matin, on ne trouva que sa tête et le bout de ses doigts ; le reste du corps était en cendres. Le fait est rapporté par Pierre-Aimé Lair, qui en 1800, publia la première étude approfondie sur le sujet de la combustion humaine « spontanée ».

Lors d’une combustion par forte irradiation, le cadavre peut subir une carbonisation globale, mais là encore, le squelette n’est pas réduit en cendres.

Lors d’une combustion chimique, le corps est plus ou moins crevassé en profondeur et aux surfaces de contacts.

L’autocombustion humaine, une cinquantaine de victimes chaque année

Venons-en maintenant à l’autocombustion humaine, « la mystérieuse, la diabolique, la qualifiée de CHS... ». On découvre un corps humain massivement carbonisé et réduit en cendres, sans incendie réel autour. Seules quelques extrémités du corps sont épargnées, en général, toujours celles qui ne sont pas recouvertes de vêtement. Les objets brûlables, très proches du corps, sont calcinés.

Il est recensé annuellement, en moyenne, une cinquantaine de victimes dans le monde, dont deux en France. Mais un corps en autocombustion peut propager l’incendie à son environnement proche et propice à l’incendie et disparaître avec lui, donc alourdir ainsi le nombre de victimes. Il faut en réalité parler de ce phénomène de combustion, comme d’un phénomène d’autocombustion humaine et non de combustion humaine « spontanée ».

Prise de conscience du phénomène

Le 4 avril 1731, à Vérone, la Comtesse Cornélia Bandi, 62 ans, est découverte au petit matin massivement carbonisée, sans incendie autour du corps. Seules quelques traces de suie apparaissent sur les murs. On s’intéresse à son cas, parce qu’elle est Comtesse. Or, « les feux diaboliques » ne peuvent pas frapper la noblesse. Il sera conclu que c’est un feu « venu de l’intérieur », compte tenu de l’éthylisme notoire de la Comtesse... Mais, déjà en 1725, le Docteur Lecat s’était intéressé au phénomène et le qualifiait d’autocombustion humaine. Très vite, on fit taire l’hérétique.

Depuis cette époque et jusqu’au début du XXe siècle, seuls les cas féminins sont relatés, les autres sont ignorés... Ah ! si seulement elles avaient pu, de plus, toutes être alcooliques, une « explication » bien facile aurait été apportée !

 

Autre anecdote : en 1885 en Floride, Mrs. Reeser est également retrouvée carbonisée. Son mari suspecté échappera à la pendaison grâce aux ana-lyses du chirurgien légiste qui n’a trouvé aucune trace de combustible sur ce qui reste du corps. Mais alors ? Quelle explication ? Là encore, il sera seulement question de l’éthylisme de la victime, donc d’un feu « venu de l’intérieur »...

Le premier cas masculin admis est celui du notable Thomas Cochran, en Angleterre en 1907. L’histoire ne dit pas s’il était alcoolique... Depuis, on a fini par admettre que ce contexte peut concerner aussi bien les hommes que les femmes.

 

Les circonstances de l’autocombustion humaine

La combustion humaine, du type autocombustion, est un phénomène postmortem. Au moment où se produit le phénomène, la victime est seule, dans un état où elle a perdu toute notion de la douleur à la chaleur, et toute capacité à réagir face à une source calorifique dont l’énergie se communique au corps asthénique.

Il faut donc, en un premier temps, considérer l’association synergique de l’« incapacité de réaction » avec la « présence à proximité de la source calorifique ».

L’état d’incapacité de réaction de la victime peut se produire dans différentes circonstances : une perte de connaissance (coma), un arrêt cardiaque, le développement d’infarctus multiples, un traumatisme crânien (par exemple, suite à une chute ou à un coup), un état drogué, un état ébrieux (coma éthylique), une asphyxie, etc.

Une source calorifique est toujours présente à proximité du corps. Le plus souvent, il s’agit d’un foyer de feu de cheminée (notons au passage, que les autocombustions humaines sont largement plus fréquentes en période de temps froid), d’une cigarette qui se consume, d’une bougie allumée ou de la flamme d’un briquet, d’une allumette ou d’un feu à proximité (poêle à bois, pétrole, gaz, réchaud). Mais dans certains cas, plus rare, la source calorifique peut provenir d’un convecteur, d’une plaque électrique de cuisson ou d’un appareil électrique défectueux (couverture chauffante par exemple).

On le voit, de tels contextes peuvent survenir dans la vie courante.

Le processus d’autocombustion

Que peut-il alors se passer ? Une victime dans l’incapacité de réagir, une source calorifique à proximité : le processus de l’autocombustion peut se déclencher. Il se déclenchera lentement selon le principe de l’effet chandelle de la lampe à pétrole. La source calorifique se communique au vêtement, qui commence à se consumer en gagnant ensuite le derme. Ce dernier se crevasse en laissant apparaître peu à peu les tissus adipeux sous-cutanés, lesquels se liquéfient par la chaleur, imbibant ainsi le vêtement non consumé à proximité. L’ensemble se consume alors en même temps, lentement, détruisant en profondeur les tissus et les organes recouverts de graisse liquéfiée. Selon le schéma du tube à essai de Gee (voir encadré), la température devient suffisante pour fournir une légère flamme.

Krogman démontre qu’une telle autocombustion humaine, lente, dégage une température dépassant 1650 °C et que 7 heures environ sont nécessaires pour que le corps se consume en profondeur à cette température. Mais, cette combustion s’arrête en l’absence du vêtement (voir la seconde expérience de Gee, dans l’encadré déjà signalé).

 

Un « effet chandelle »

Sur ordonnance d’un Juge d’Instruction, nous avons effectué récemment l’expertise de la combustion d’une victime. Le corps était très massivement carbonisé. Seuls les pieds et la tête ont été épargnés. Dans le présent contexte, l’autocombustion s’est arrêtée avec la partie supérieure du blouson (que portait la victime) calciné. Le maxillaire inférieur est certes cartonnisé de façon compréhensive, par rapport au dégagement de la chaleur consécutive à la combustion antérieure. La tête, le visage et la chevelure sont intacts.

Cette topographie est semblable au schéma de Gee où le vêtement fait office de mèche et la graisse de combustible. Firth qualifie cette combustion humaine d’effet chandelle et conteste, à juste titre, le terme spontané.

Les expériences de Gee

Le tube à essai de Gee : un tube à essai cylindrique de 20 cm de long (en pyrex) servant de tuteur est entouré par de la graisse humaine. L’ensemble est enveloppé par une couche de peau, puis recouvert par un fin vêtement. Le tout est enflammé à une extrémité. En moins d’une minute, ce modèle commence à se consumer lentement, en produisant une petite flamme jaune et fumeuse. Sans discontinuité, le cylindre ainsi formé est totalement consumé au bout d’une heure.

Un autre schéma de Gee a été expérimenté : un gigot est entièrement recouvert d’un linge en coton. En allumant une extrémité, l’ensemble, en position horizontale, se consume lentement et totalement, en dégageant de la suie et quelques flammes jaunâtres et fumeuses. Il ne reste qu’un tas de cendres. L’os est profondément calciné mais on reconnaît sa forme. L’expérience est renouvelée, mais le linge ne recouvre que la moitié du gigot. L’extrémité recouverte est allumée. Cette partie se consume comme précédemment. Mais, l’auto-combustion s’arrête lorsqu’il n’y a plus de linge, et l’autre moitié du gigot reste relativement intacte.

Gee D.J., A case of « spontaneous combustion », Medecine Science and the Law, 1965, vol 5, 37-38.

Par ailleurs, une étude de Tardieu, reprise par Firth, montre une échelle d’importance de carbonisation proportionnelle à la richesse en graisse de certains endroits du corps.

Ainsi, si le mécanisme d’autocombustion humaine reste le même, le résultat ne ressemble pas toujours à celui de cette victime qui était corpulente. Nous avons eu à traiter un autre cas où la victime était maigre. La globalité du squelette était reconnaissable et seuls les triceps, les cuisses et les fessiers ont été massivement carbonisés. Ce qui correspond au ratio siège de carbonisation/volume de graisse, établi par Tardieu et Firth.

Toujours la recherche du mystère...

La combustion humaine « spontanée » a donné lieu, depuis le XIXe siècle, à divers articles et ouvrages. Et encore aujourd’hui, où une explication rationnelle du phénomène est bien établie, certains veulent encore parler de mystère : nombreuses spéculations sans démonstration réelle, explications ésotériques, etc. Ainsi, les « femmes éthyliques » de Pierre-Aimé Lair (1800), les « feux et lueurs mystérieux » de Vincent Gaddis (1968) ; les « feux inexplicables » de Jacques Bergier (1972), les « inflammations spontanées et mystérieuses » de Guy Breton (1977),
les « feux venus du ciel » de Harisson (1980) ou encore les « feux meurtriers » de Fabre (1995). Des médecins se sont même aventurés à expliquer l’autocombustion humaine, associée à l’éthylisme de la victime, sans fondement expérimental, où l’alcool ingéré servirait de combustible (Lair, Fontenelle , Brouardel ). Or, pour que le liquide s’enflamme, il faut une concentration d’alcool supérieure à 50 % (essayez d’enflammer un verre de vin..., alors qu’un verre de rhum ne pose pas de difficulté) ! Un corps humain ne peut supporter que 3 à 4 g d’alcool pur par litre de sang. Au-delà, en fonction de la corpulence de l’individu, c’est la mort éthylique assurée [18]. Il est physiologiquement impossible de dépasser la dose tolérée par le corps humain... et cette limite est bien loin des 50 % d’alcool.

On trouvera dans la thèse de Guionnet, intitulée Les Combustions humaines spontanées, des références à d’autres travaux, où les auteurs ont tenté d’apporter quelques explications, en général, éloignées de la réalité biophysique.

Chronologie des études scientifiques

Le mystère semble toujours beaucoup plus fascinant qu’une explication rationnelle... Dans ce contexte, il est bien difficile aux scientifiques de se faire entendre ! Hormis les éventuels travaux occultés du Docteur Lecat en 1725, il existe cependant à notre connaissance, et depuis le XIXe siècle, quelques publications scientifiques fournissant des explications rationnelles et satisfaisantes, concernant ce phénomène d’autocombustion humaine.

En 1830, Dupuytren (chirurgien et professeur de médecine des armées) publie ses essais, mais seulement dans La Lancette Française, gazette des hôpitaux civils et militaires de l’époque, donc de diffusion limitée. Dans le chapitre « Leçon sur la combustion humaine dite spontanée », il décrit l’autocombustion d’une femme consécutivement à l’incapacité de réaction par coma d’ébriété associé à l’asphyxie par les fumées du feu de cheminée à proximité : « ...le feu prend aux vêtements [...] les vêtements s’en flamment et se consument ; la peau brûle ; l’épiderme se crevasse, la graisse fond et coule en dehors ; une partie ruisselle sur le parquet, le reste sert à entretenir la combustion ; le jour arrive et tout est consumé».

En 1854, Tardieu étudie les effets de la combustion sur les différentes parties du corps humain. Il démontre que les endroits les plus adipeux se consument totalement. En 1908, Krogman (déjà cité) évalue une température de 1650°C dégagée par l’autocombustion d’un corps humain, durant 7 heures.

En 1961, Thurston arrive aux conclusions suivantes : « sous certaines conditions, un corps humain se consumera, par combustion lente, dans sa propre graisse, en provoquant peu ou aucun dégât aux objets environnants [...] cette combustion n’est pas spontanée, mais induite par une source de chaleur externe au corps [...] le corps inanimé devient une proie, en présence d’une flamme, si l’oxygénation est appropriée ; l’ensemble entretient le feu ».

En 1965, Gee (déjà cité) démontre qu’une température de 250 °C est nécessaire pour enflammer la graisse humaine. Cette graisse fournit elle-même de la chaleur. Un autre schéma montre qu’une mèche de coton trempée dans de la graisse humaine peut brûler, par combustion lente, comme une « lampe à pétrole », même lorsque la température de la graisse descend à 24°C. C’est en 1966 que Firth qualifie la combustion humaine « spontanée » d’effet chandelle et l’associe à un phénomène post-mortem.

 

Conclusion

Ainsi, l’autocombustion humaine représente une des différentes possibilités de combustion humaine. Celle-ci requiert, pour démarrer, l’association de deux facteurs : l’incapacité de réaction de la victime et la présence d’une source calorifique à proximité. C’est un mécanisme biophysique, post-mortem, lent et constant, semblable à celui de la combustion d’une bougie, qui s’arrête en l’absence de vêtement.

Le phénomène n’a maintenant plus rien de mystérieux. Au-delà des articles scientifiques, difficiles d’accès pour le grand public, nous pouvons mentionner le livre d’Henri Broch [24] (1991) qui dénonce les propos faisant état de « manifestations miraculeuses et surnaturelles » allégués par certains et concernant les combustions humaines « spontanées » [25]. En 2000, lors d’une émission télévisée (« Les secrets du surnaturel », émission « Pourquoi, comment ? », France 3, mai 2000), nous avons nous-même clairement dénoncé la supercherie intellectuelle mise en évidence par l’amalgame « CHS, autocombustion humaine, auto-inflammation du corps ». Mais gageons que, malheureusement, les tenants d’explications surnaturelles, mystérieuses ou ésotériques trouveront encore complaisance et crédit, en particulier auprès de médias en quête de sensationnel.


PRINCIPAUX TRAITS DE LA COMBUSTION HUMAINE SPONTANÉE ET DE SES VICTIMES

  1. La plupart du temps, la victime est retrouvée dans une attitude naturelle, comme si tout s'était passé en un instant.
    2) Une chaleur intense est dégagée
    3) Généralement, on constate que le feu ne s'étend pas
    4) On peut souligner l'étrange silence des victimes ; celles-ci paraissent comme incapables d'appeler à l'aide ou de se sauver. Si, par chance, elles survivent, elles sont généralement incapables de raconter quoi que ce soit de leur aventure.
    5) L'âge et le sexe de la victime comptent moins que son état psychique et physiologique.
    6) La victime est le plus souvent une personne seule, sédentaire, diminuée par la maladie ou par une sorte de dépression.
    7) La victime est sujette à la peur et au désespoiR

DIFFÉRENTES HYPOTHÈSES ÉMISES

Hypothèse d’une force inconnue
Dans le cas des 3 combustions spontanées dans la même journée, certains enquêteurs ont avancé l’explication que « ce jour-là, une force inconnue aurait planté sur la Terre une sorte de trident aux pointes de feu ! »

Hypothèse de l’absorption prononcée d’alcool
Suite au cas de mademoiselle Thaus (mentionné ci-haut) qui aurait absorbé plusieurs litres de vin et un litre de cognac, le médecin légiste américain, docteur Dixon Mann, a émit l'hypothèse selon laquelle les cas de combustion humaine spontanée pourraient s’expliquer par l'état d'imbibition alcoolique particulièrement prononcé des victimes. Une étincelle suffirait alors à les enflammer. Hors, et le docteur Mann le reconnaîtra lui-même, de nombreux autres cas de combustion spontanée concernent des personnes qui ne buvaient que de l'eau.

Hypothèse de la dissolution physique
Certains scientifiques ont poser l’hypothèse d’une sorte de " dissolution " physique, consécutive à la prise de certains médicaments. Hors, suivant cette proposition, il faudrait admettre que les hommes d'aujourd'hui consomment les mêmes substances chimiques que ceux d'il y a deux siècles. Par ailleurs, les enquêtes relatives aux cas de combustions humaines spontanées ont souvent montré que les victimes ne suivaient aucun traitement au moment des faits.

Hypothèses de la punition divine
Pour nier le phénomène, au XIXème siècle on a d'abord avancé qu'il ne touchait que les alcooliques et qu'il était une punition divine. Ce qui n'expliquait pas du tout une combustion aussi rapide et aussi respectueuse de l'environnement. De plus, il a été prouvé expérimentalement que la chair imbibée d'alcool cesse de brûler quand il ne reste plus d'alcool.

Hypothèse de la proximité de la cheminée
Selon cette hypothèse, les victimes avaient pris feu tout naturellement, en s'approchant trop d'une cheminée. Cependant, cela n'explique pas la moitié des cas du passé et encore moins ceux d'aujourd'hui.

Hypothèse du rayon de la mort
Une hypothèse du «mystérieux rayon de la mort » à été émise. Cependant, elle n'explique ni les combustions spontanées du XVIIIème siècle, ni les " suicide psychique " ; elle ne rend pas compte, non plus, de tous les cas.

Hypothèse de la courbe géomatique de la Terre
Les tenants de cette hypothèse relatent que les cas de combustion humaine spontanée augmentent quand la courbe géomagnétique de la Terre est à son maximum. Cette courbe varie considérablement en fonction de l'activité solaire. Cela semblerait indiquer que les combustions humaines spontanées sont le résultat d'une chaîne d'événements complexes, d'une interaction entre certaines conditions astronomiques bien spécifiques et l'état physique d'un individu. Ces conditions pourraient être, à leur tour, les pré-conditions de l'apparition des "boules de feu ". Cette hypothèse avait été envisagée à propos du cas de Mme Reeser (mentionné plus haut), retrouvée brûlée sur un tapis intact, tandis qu'une étrange boule de feu tournoyait au-dessus de son cadavre. Ces "boules de feu", si on se fit à plusieurs physiciens, pourraient dégager une énergie immense, qui produirait des ondes radio identiques à celles d'un four à micro-ondes. Suivant cette hypothèse, les combustions spontanées à l'intérieur de vêtements intacts deviennent possibles. Elles seraient dues à la présence de boules de feu à proximité du corps (ou bien dans le corps), ou alors à l'action d'un gigantesque champ d'ondes radioactives, qui aurait formé une boule de feu s'il n'y avait pas eu un corps à consumer. Ces "boules de feu " étant un phénomène naturel et, puisqu’elles sont capricieuses, on peut les tenir pour la cause la plus probable des combustions humaines spontanées : elles expliqueraient également le cas des victimes brûlées de l'intérieur… sans toutefois donner une clé du phénomène.

Hypothèse de l’état psychique et physiologique de la victime
Comme mentionner plus haut , l’âge et le sexe de la victime comptent moins que son état psychique et physiologique. Par ailleurs, la victime qui est le plus souvent une personne seule, sédentaire, diminuée par la maladie ou par une sorte de dépression, est aussi sujette à la peur et au désespoir. Tout cela peut affecter psychosomatiquement le corps et changer son métabolisme, en provoquant, entre autres, un déséquilibre en phosphagènes et un comportement anormal des mécanismes régulateurs de la chaleur du corps. En soi, ce phénomène n'aurait donc rien d'extraordinaire, ni même d'inexpliqué. Si, en plus, quelques jours après une période d'intense activité des taches solaires, un orage magnétique fait monter très haut le champ magnétique de la localité ou réside la victime, il ne manque plus qu'une étincelle (un rayon cosmique, une poussée naturelle d'énergie à basse fréquence ou la foudre) pour déclencher un "feu de joie " humain.

Hypothèse des feux du suicide
Plusieurs auteurs qui se sont intéressés à la combustion humaine spontanée ont remarqué que beaucoup de victimes semblaient avoir renoncé à la vie, par misère ou par désespoir. Dans certains cas, sans aller aussi loin que les bonzes protestataires, certaines personnes pourraient relâcher, dans une sorte de conflagration fatale, les énergies physiques et psychiques de leur corps. Ce serait donc une sorte de suicide psychique qui serait à la base des combustions humaines spontanées.

Hypothèse de la boule de feu humaine
Cette hypothèse fait appel à la capacité du corps de produire certain gaz facilement inflammable en présence d'oxygène. Le baron Karl von Reichenbach a ainsi parler des "miasmes de putréfaction" du corps humain. Cependant, l'existence de tel gaz n'a jamais pu être prouvé, ni chez les malades, ni chez les bien portants, ni même sur un corps en état de putréfaction.

Hypothèse de gaz provenant du corps
Dans leur traité de médecine légale et de toxicologie, Dixon Mann et W A. Brend rapportent le cas d'un homme gras mort deux heures après son admission à l'hôpital, en 1885. Le lendemain, son cadavre était gonflé, la peau tendue. Il paraissait empli de gaz, mais sans aucun signe de décomposition : "Quand on procéda à des ponctions, écrivent les auteurs, le gaz s'échappa et brûla comme s'il avait été de l'hydrogène. Douze flammes brûlaient en même temps. Si l'homme était mort chez lui, près d'un feu, on aurait eu un autre cas de combustion humaine spontanée." Le problème est qu’on ne peut vivre avec une telle quantité de gaz dans le corps, sinon à l'article de la mort. Or toutes les victimes de combustions spontanées semblaient bien portantes avant l'accident. Soulignons également que, dans un tel cas, les vêtements ne seraient pas retrouvés intacts.

 

Hypothèse des dysfonctions organiques ou mécaniques du corps
Yvan Sanderson et, avant lui, Vincent Gaddis ont fait des recherches sur la synthèse des phosphagènes dans les tissus musculaires, et en particulier sur la vitamine B10, indispensable à l'approvisionnement du corps en énergie. Ils rapportent que "Le phosphagène est un composé semblable à la nitroglycérine et de formation endothermique. On peut le trouver en grande quantité chez certaines personnes sédentaires, à tel point que leur corps devient combustible comme de la poudre mouillée." Cela peut expliquer comment certains corps s'enflamment facilement. Reste à identifier ce qui les fait s'enflammer.

 

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