Compr l’évènement de Karbala
Comprendre l’évènement de Karbala.
Le contexte historique et géopolitique de l’événement de Karbala
Introduction :
Chaque année, quand le mois de moharram fait son apparition, on observe dans chaque pays, aussi loin soit-il, des personnes, individuellement ou collectivement, commémorer l’événement de Karbala.
A part les partisans des Ahloul Bayt (a.s), beaucoup parmi nos frères musulmans participent à la commémoration de l’événement de Karbala, ou le Azadari, on trouve même des non musulmans y participer.
L’Imam Houssen (a.s) résidait à Madina, lorsque le 22 du mois de Rajab, l’an 60 de l’hégire, le maudit Mouawya, fils d’Abou Soufyan et père de Yazid, mourut à Damas, ou Sham. Aussitôt après, Yazid, qui ne suivait aucun précepte de l’Islam fut proclamé Calife par les Syriens, et ensuite, les autres musulmans suivirent, par peur, par ignorance ou par intérêt.
Comment se fait-il que Les Banis Oumaya en général, et Abou Soufyan et Mouawya en particulier se sont retrouvés aux sommets de la nation Islamique alors qu’ils étaient les ennemis déclarés de l’Islam ? Une question qu’on va tenter de répondre incha Allah.
Pourquoi Yazid voulait-il à tout prix l’allégeance ( Bayat ) de l’Imam Houssen ?
Yazid ne s’est pas contenté du pouvoir politique qu’il a eu, il a voulu aussi s’accaparer du pouvoir religieux, il voulait être le représentant divin sur cette terre, et ce pouvoir là, c’était l’Imam Houssen (a.s) qui en était le représentant.
Plus de 95% des musulmans ont fait allégeance ou Bayat à Yazid, mais Yazid n’était pas satisfait, il savait que le Bayat de tout ces musulmans ne valait rien sans l’Imam Houssen (a.s), car il ne voulait pas seulement la mainmise sur les musulmans mais voulait aussi la mainmise sur la religion, et en ayant son contrôle sur la religion, il pourra donner le coup fatal à l’Islam, cette religion qu’ils ont tant combattu auparavant ! Pour cela, il doit obtenir le Bayat ou l’allégeance de l’Imam Houssen (a.s), de gré ou de force !
Faire le Bayat de Yazid c’est comme faire le Bayat de Shaytan ; faire le Bayat de Yazid c’est mettre en danger l’Islam, alors l’Imam Houssen (a.s) a dit : je suis prêt à mourir plutôt que de faire le Bayat de Yazid !
Qui sont les Bani Oumaya ?
Pour comprendre le contexte historique et géopolitique de l’événement de Karbala, nous devons essayer de connaitre le clan Bani Oumaya, les Omayades.
Les Bani Oumaya avaient des différents historiques avec les Bani Hashim, bien longtemps avant la proclamation de l’Islam par le Saint Prophète (s.a.w), ils étaient en conflit perpétuel.
Lorsque le Saint Prophète (s.a.w), qui était de Bani Hashim, commença à appeler les Mecquois à croire à un Dieu Unique, Abou Soufyan avec l’aide de son clan de Bani Oumaya s’est opposé à lui avec toute leurs forces et a tout fait pour éradiquer l’Islam. A Makka, pendant 13 ans consécutifs, ils ont fait subir à notre Saint Prophète (s.a.w), aux Bani Hashim ainsi qu’aux autres musulmans, tortures et supplices.
Cet acharnement contre l’Islam a continué, même après l’émigration des musulmans et de notre Saint Prophète (s.a.w) vers Madina. Pendant 8 ans, ils ont combattu l’Islam. Les batailles de Badr, Ohod et Khandaq en sont la parfaite illustration de cet acharnement.
Quid d’Abou Soufyan, de son fils Mouawya et de son clan?
Abou Soufyan a employé une ruse. Tout simplement, il s’est converti à l’Islam ainsi que bon nombre de son clan. Et par hypocrisie, ils ont décidé de combattre l’Islam de l’intérieur. Pour caricaturer, on va dire que le loup s’est mis l’habit du mouton.
Abou Soufyan et son clan faisaient tout pour détruire l’Islam de l’intérieur, et surtout, ils préparaient l’après Saint Prophète (s.a.w).
Ils étaient conscients que le moment n’était pas encore opportun pour eux de viser la magistrature suprême, alors ils ont préparé des pions qui n’étaient pas issus de Bani Oumaya, pour pouvoir réclamer la succession du Prophète, le Khilafat, et en même temps, barrer la route au successeur légitime qu’est l’Imam Ali (a.s), avec qui leur plan n’a aucune chance d’aboutir.
Hélas, par manque de maturité, les musulmans ont été trompés, et l’élection du 1er Calife en est la conséquence.
L’infiltration des hypocrites :
Les Bani Oumaya ont fait leur entrée en douceur, ils ont pris des places importantes, jusqu’à ce que, moins de deux ans après le décès de notre Saint Prophète (s.a.w), l’an 12 de l’hégire, un fils d’Abou Soufyan, frère de Mouawya nommé Yazid fut promu commandant de l’armée musulmane par le 1er Calife pour conquérir la Syrie et Jérusalem, sous domination Byzantine. L’an 14 de l’hégire, Yazid, fils d’Abou Soufyan fut nommé gouverneur de Syrie par le 2ème Calife. Après la mort de Yazid, fils d’Abou Soufyan en l’an 18 de l’hégire, son frère Mouawya fut nommé gouverneur, c’était une aubaine, pour les Bani Oumaya.
Comme la Syrie était nouvellement entrée dans l’Islam, il était facile pour Mouawya de les influencer, de les éloigner de Ahloul Bayt (a.s), de les inculquer les vertus imaginaires des Bani Oumaya.
Mouawya a profité de sa position pour se fortifier financièrement, il s’est approprié, par tous les moyens, les cœurs des Syriens, et 17 ans après, il s’est mis en rébellion contre l’autorité de l’Imam Ali (a.s).
Le rôle de Mouawya :
Abou Soufyan et son clan de Bani Oumaya ont combattu l’Islam pendant 21 ans. L’an 8 de l’hégire, lors de la libération de la Mecque, ils se sont convertis à l’Islam par ruse et hypocrisie. Leur objectif était de détruire le monothéisme de l’intérieur.L’an 18 de l’hégire était le commencement d’un règne sans partage qui va durer 42 ans. Mouawya était gouverneur nommé officiellement par le 2ème Calife, et maintenu à sa place par le 3ème. Il se comportait comme un vrai roi, ignorant l’enseignement de l’Islam, malgré tout ceci, il n’a jamais été inquiété par le pouvoir central. 17 ans de gouvernorat, avec une liberté totale, et le soutien explicite du 2ème et du 3ème Calife.
Puis vint le Khilafaté Zaheri, le pouvoir politique confié à l’Imam Ali (a.s) l’an 35 de l’hégire, tous les musulmans partout dans l’Empire Islamique, sauf les Syriens, se sont dirigés vers l’Imam Ali (a.s) et lui ont supplié de prendre le pouvoir politique afin de réformer la communauté musulmane qui était hélas, en dérive. L’Imam Ali (a.s) avait accepté à condition d’appliquer la vérité et de combattre le mensonge, de pratiquer la justice dans toute ses formes. Une voix discordante s’est élevée, bravant l’unité de la nation Islamique, Mouawya s’est rebellé, et a défié l’autorité légale et légitime de l’Imam Ali (a.s).
Mouawya qui s’est suffisamment préparé des années durant, avait comme atout les syriens qui lui étaient asservis ; il a trouvé un prétexte pour combattre l’Imam Ali (a.s), notre Imam fut accusé d’être derrière l’assassinat du 3ème Calife, alors que c’était Mouawya lui-même qui en était l’instigateur.
La bataille de Siffin :
Avec une grande armée, il s’est dirigé pour combattre l’Imam (a.s), c’était la bataille de Siffine qui s’est déroulée à partir de la fin de l’année 36 de l’hégire jusqu’en 37.
Mouawya et son armée étaient sur le point de perdre lorsqu’ils ont usé de leurs ruses, comme ils en ont l’habitude, ils ont élevé des corans sur des lances et ont crié : « fini la guerre, prenons ce Coran comme arbitre ». Beaucoup parmi les partisans de l’Imam ont été trompés, ils ont forcé l’Imam à stopper la bataille, et à accepter l’arbitrage par Mouawya! Hélas, les musulmans ont perdu à jamais une occasion en or, c’était le moment ou jamais de couper la tête de l’hypocrisie et de l’idolâtrie.
Traité de paix avec l’Imam Hassan (a.s) :
L’an 40 de l’hégire, l’Imam Ali (a.s) fut assassiné. Il avait nommé l’Imam Hassan (a.s) son successeur, tous les musulmans, sauf les syriens lui ont fait allégeance, ou Bayat. Mouawya qui gouvernait en rébellion, a préparé une grande armée pour combattre cette fois-ci l’Imam Hassan (a.s) ! Les deux armées se sont rencontrées l’an 41 de l’hégire, mais la bataille n’avait pas eu lieu, car l’Imam Hassan (a.s) s’est vu obligé d’accepter l’armistice proposé par Mouawya, vu la faiblesse de ses partisans et la passivité des autres musulmans ; en effet, les partisans de l’Imam manquaient de conviction et de motivation, et pire encore, l’Imam a été poignardé par l’un de ses propres partisans.
La méchanceté de Mouwya : Mouawya, qui n’était que gouverneur se trouve propulsé au sommet de la nation, il devient le dirigeant politique de l’empire Islamique, il est désormais le Calife. Mouawya, propulsé au sommet de la nation Islamique, n’avait qu’un objectif, vider l’Islam de son contenu, il voulait un Islam d’apparence et de forme mais le fond n’y est plus. Pour réaliser son objectif, il devait éliminer tous ceux qui lui barraient la route, les Ahloul Bayt (a.s) et leurs partisans.
Mouawya qui était nourri par la haine, son frère Hanzala, son oncle Walid, son grand-père maternel et beaucoup d’autres ont péri en combattant le Saint Prophète (s.a.w), sa mère Hind avait mâché le foie de Janabé Hamza (a.s), après lui avoir ouvert la poitrine.
Pour affaiblir le camp de Ahloul Bayt (a.s) qui sont les défenseurs de l’Islam, Mouawya a ordonné de couper tout apport financier à leurs partisans. Pire encore, il a ordonné d’éliminer tous ceux qui avaient de l’amour pour l’Imam Ali (a.s). Il avait dit à ses soldats: si vous avez, ne serait-ce qu’un petit doute sur une personne qui aime les Ahloul Bayt (a.s), alors détruisez sa maison et que lui et sa famille y périssent.
Mouawya a fait assassiner des gens par milliers, des pieux, des savants, des hafizé Qur’an, des notables, … comme Hijr ibné Adi, Roushaïd Al Hojari …même l’Imam Hassan (a.s) ne fut pas épargné, il fut empoisonné, après plusieurs tentatives, et tomba en martyr l’an 50 de l’hégire.
Mouawya foule à ses pieds le trait Mouawya, le maudit, avait continué à maudire l’Imam Ali (a.s) sur les mimbars et dans le Qounout de la salat, il avait même ordonné ses acolytes de faire ainsi.
Malgré son engagement, lors du traité de paix avec l’Imam Hassan (a.s), de laisser les gens libres, de ne pas inquiéter les partisans de Ahloul Bayt (a.s), de ne pas maudire l’Imam Ali (a.s), de suivre le Coran et l’enseignement du Prophète (s.a.w), Mouawya n’a respecté aucune des ces clauses.
Nous avons vu comment, Mouawya, le méchant qui a l’apparence d’un sage ; l’idolâtre bourré de haine contre l’Islam, est nommé prince des croyants ; le loup qui s’est mis l’habit du mouton et qui est considéré gentil par beaucoup de gens, car il savait manier l’art de l’hypocrisie, et il avait devant lui des musulmans ignorants.
Les musulmans manquent de maturité religieuse et politique :
Mouawya a pu tromper la majorité des musulmans qui manquaient de maturité religieuse et politique car c’était des nouveaux musulmans, à l’instar des syriens, qui se sont convertis en masse vers l’Islam mais qui ignoraient tout de leur religion, leurs nombres étaient considérables.
Formation d’une nouvelle génération :
Alors, l’Imam Hassan (a.s) qui n’est pas resté les bras croisés, a pris en main l’éducation de la communauté, il a inculqué les vrais préceptes de l’Islam, il leur a appris la différence entre le pouvoir politique, dont Mouawya s’en est approprié, et le pouvoir religieux, qui ne peut être confié que par Dieu et Son Messager.
L’objectif de l’Imam (a.s) était de former une nouvelle génération de croyants ayant suffisamment de connaissance ; de préparer des élites, surtout parmi les jeunes, pour défendre la vraie religion, parmi eux se trouveront les futurs martyrs de Karbala.
Mouawya a osé accomplir la prière de vendredi le jour de mercredi, aucun musulman n’a osé le contredire, malgré tout cela, il savait que son pouvoir n’était que séculier et temporel, il savait que le vrai pouvoir religieux est entre les mains de Ahloul Bayt (a.s).
Si Mouawya c’est contenté du seul pouvoir temporel et politique, Yazid voulait y ajouter à tout prix, le pouvoir religieux, mais il a commis l’irréparable, ce qui causa sa chute et la chute de l’empire Bani Oumaya.
Dans le pacte signé par Mouawya, il était stipulé qu’après la mort de celui-ci, l’autorité devrait être remise à l’Imam Hassan (a.s), ou à défaut, à l’Imam Houssen (a.s). Tant que Mouawya était en vie, nos deux imams étaient liés par le pacte, mais après la mort de celui-ci, en l’an 60 de l’hégire, la donne a changé, car l’autorité devait revenir à l’Imam Houssen (a.s).
Yazid peut-il prétendre au Khilafat ?
De son vivant, Mouawya avait tout fait pour que son fils Yazid puisse hériter du trône, mais deux problèmes se posaient, tout d’abord, ce souhait allait à l’encontre du traité qu’il a lui-même signé, et ensuite, la personnalité de Yazid posait problème, car il menait publiquement une vie sans tabou, il ne faisait guère la différence entre le Haram et le Halal, pour lui, la prière, c’est purement et simplement une perte de temps, il passait son temps dans l’ivresse, sa passion était de jouer avec ses singes, qu’il a fait même monter sur le Mimbar. Mouawya a fait quand-même le forcing pour nommer Yazid comme son successeur, et en l’an 60 de l’hégire, après la mort de Mouawya, Yazid fut proclamé Calife.
Malgré son handicap, Yazid ne voulait pas se contenter du pouvoir politique et temporel, il voulait accaparer aussi le pouvoir religieux, pour avoir les mains libres sur l’Islam et les musulmans. Et pour cela, il devait obtenir l’allégeance ou le Bay-at du représentant divin sur la terre en la personne d’Imam Houssen (a.s).
Allégeance ( Bay-at ) ou Martyre ?
L’Imam Houssen (a.s) n’avait que deux alternatives, ou le Bay-at, ou le martyre. L’Imam Houssen (a.s) avait dit : « Si la religion de Mohammad (s.a.w) ne peut se maintenir que par ma mort, ô épées, prenez-moi. »
L’Imam Houssen (a.s) était prêt à mourir, mais sa mort ne doit pas être un simple fait divers, son martyre doit être une révolution dans laquelle tous les opprimés du monde entier vont se reconnaitre, ce serait une révolution où toutes les générations puiseraient la force nécessaire pour combattre l’injustice et la tyrannie.
Le loup est démasqué:
Par sa révolution, l’Imam Houssen (a.s) avait démontré que Yazid, qui gouvernait au nom de l’Islam, n’était pas digne d’être un dirigeant de la nation Islamique, il n’était pas digne d’être un musulman, et pire encore, il n’était pas digne d’être du genre humain, il était pire qu’un animal féroce.
Avant de terminer, nous allons énumérer en résumé l’irréparable commis par Yazid :
- Refuser l’eau, et surtout aux enfants. Y-a-t-il pire méchanceté que de refuser l’eau à son semblable ? Même les animaux et les plantes ne doivent pas être privés d’eau.
- Tuer des enfants, et pire encore, égorger un bébé de 6 mois qui se trouvait dans les bras de son père, une cruauté condamné unanimement, de génération en génération.
- Le fait de couper les têtes des martyrs pour les mettre sur des lances, le fait de piétiner les corps sans vies des martyrs, était un acte interdit par l’Islam, même sur des animaux.
- Manquer de respect envers les femmes en enlevant de force leurs hijab, des femmes et des enfants innocents qui ont été emmenés de ville en ville comme des esclaves.
- Le martyr de l’Imam Houssen (a.s) a été perçu par les musulmans comme un sacrilège impardonnable car ils voyaient en lui le souvenir du Saint Prophète (s.a.w).
Yazid s’est démasqué lui-même en commettant ces crimes.
L’impact de Karbala :
Pendant des années, les Bani Oumaya ont pu maintenir leurs mainmises sur la nation islamique, par la désinformation, par la terreur et par la corruption.
Mais, l’événement de Karbala a créé un électrochoc; les musulmans qui étaient en permanence endormis par les hypocrites se sont réveillés ; les voiles sont tombés, la vraie nature des Bani Oumaya était mise à l’évidence ; les gens ont réalisé que sous l’habit du mouton se trouvait un loup qui a pu tromper leur vigilance.
Yazid qui a voulu mâter toute résistance en agissant avec une cruauté sans égale, a crée l’effet inverse, il a donné à l’Imam Houssen (a.s) l’occasion de semer l’esprit révolutionnaire au sein de la communauté, les gens ont dit : si le plus noble des nobles, qu’est l’Imam Houssen (a.s) sacrifie sa vie et celle de sa famille, alors, pourquoi pas nous ? C’est ainsi que, de génération en génération, des gens prêts à sacrifier leurs vies pour la bonne cause, ont marqués de leurs empreintes l’histoire de l’humanité.
Chronologie de l’événement de Karbala :
- L’an 8 de l’hégire, les Bani Oumaya se sont convertis par hypocrisie à l’Islam. L’an 11, a eu lieu le wafat de notre Saint Prophète (s.a.w). L’an 12 , Yazid, fils d’Abou Soufyan, fut nommé à la tête de l’armée musulmane, puis gouverneur, l’an 14.
- L’an 18 : nomination de Mouawya, fils d’Abou Soufyan, gouverneur de Syrie.
- L’an 36 et 37: la bataille de Siffine, Mouawya était en rébellion contre l’Imam Ali (a.s).
- L’an 41 : Mouawya a obtenu le pouvoir politique et temporel.
- L’an 60 , le 22 du mois de Rajab, Mouawya meurt et Yazid prend sa place. Le soir de 27 Rajab, le gouverneur de Yazid à Médine convoque l’Imam Houssen (a .s) pour obtenir, en vain, son allégeance ou son Bayat.
- Le 28 Rajab, l’Imam (a.s) quitta Médine avec sa famille pour se diriger vers la Mecque, qu’il atteignit le 3 Shaban. A la Mecque, durant 3 mois et quelques jours, l’Imam (a.s) a essayé de conscientiser, en vain, les musulmans. Le 8 Zilhaj, au moment où tous les musulmans se dirigèrent vers Arafat, pour accomplir le Hajj, l’Imam (a.s) a dû quitter la Mecque pour se diriger vers Kouffa, car des espions de Yazid voulait l’assassiner dans la sainte Ka’aba, l’Imam (a.s) voulait à tout prix préserver l’honneur du masjid sacré car aucun sang ne doit y couler. Aussi, Il a voulu donner une dimension extraordinaire à sa mission, il a sacrifié son Hajj pour sauver le fondement et les principes de la religion. Il s’est dirigé vers Koufa car 18 000 personnes parmi ses habitants lui ont écrit et lui ont fait acte d’allégeance. L’Imam (a.s) fut empêché par les soldats de Yazid d’atteindre Koufa. 9 zilhaj, Mouslim ibné Aqil, cousin et ambassadeur de l’Imam tomba en martyr
- Le 2 Moharram l’an 61 , arrivé à Karbala, il y installa son campement à la rive du fleuve « Euphrate », mais fut contraint de s’y éloigner ; le 7 moharram, le peu d’eau qui restait était épuisé. Vers la fin du 9ème jour de Moharram, Oumar ibné Sa’ad a voulu lancer l’offensive, mais l’Imam (a.s) lui avait demandé un délai d’une nuit afin de prier, cela lui fut accordé. Le 10 Moharram, le jour de Ashoura a commencé par le Azané Soubh de Janabé Ali Akbar (a.s), fils de l’Imam Houssen (a.s). Avant que la bataille ne commence, l’Imam (a.s) a toujours essayé de raisonner les ennemis. Puis une offensive généralisée fut menée par les Yazidis, qui étaient au nombre de 30 000 au moins, et lorsque la poussière fut dissipée, la moitié des partisans de l’Imam (a.s) étaient tous tombés en martyr. Puis le combat continua en duel, ou par petit groupe. L’Imam (a.s) avait accompli la salat de Zohrayn avec le reste de ses compagnons. Au moment de Asr, il fut, hélas, égorgé par le maudit Shimr. Peu de temps après, les ennemis se sont rués vers les tentes pour terroriser les femmes et les enfants, et les tentes furent brûlées!
A la fin de la journée de Ashoura, après que les ennemis ont mis le feu sur les tentes de Ahloul Bayt (a.s), ils ont tranché sans vergogne les têtes des martyrs et leurs corps sans vie furent piétinés par des chevaux ; et la nuit vint, la plus terrible nuit pour ces femmes et ces enfants qui ont perdu les êtres les plus chers, une nuit de tristesse et de chagrin appelée « shamé Ghariban ».
Le 11ème jour de Moharram, Oumar ibné Sa’ad, commandent de l’armée de Yazid à Karbala, après avoir enterré ses morts, a quitté Karbala dans l’après midi pour se diriger vers Koufa, laissant le corps saint de l’Imam Houssen (a.s) ainsi que ceux
des martyrs sous le soleil brûlant de Karbala ; les têtes des martyrs étaient mis sur des lances ; les femmes et enfants étaient emmenés en captivité sur des chameaux sans selle. A Kouffa : Le 12ème jour de Moharram, enchaînés, les captifs issus de la famille du Saint Prophète (s.a.w) furent traînés au palais du redoutable Oubaydoullah ibné Zyad, gouverneur de Yazid à Koufa. Il fut nommé à cause de sa nature cruelle et sanguinaire pour contrecarrer Janabé Mouslim ibné Aqil (a.s), cousin et ambassadeur de l’Imam Houssen (a.s). Yazid qui se trouvait à Damas, ou Sham, capitale de l’empire Islamique, avait donné l’ordre formel à Oubaydoullah ibné Zyad de faire subir à l’Imam Houssen (a.s) ainsi qu’à sa famille les pires supplices et tortures ; ce que Ibné Ziyad a appliqué sans état d’âme. Ibné Ziyad a déclaré en voyant la tête coupée de l’Imam Houssen(as) : « Yaoumoun bi yaoumé Badr » « ce jour est un jour de revanche de Badr » ; en effet, les idolâtres qui furent vaincus le jour de Badr se sont vengés en tuant l’Imam (as) et ses partisans. Vingt-quatre ans et quelques mois auparavant, l’Imam Ali (a.s) s’était installé à Kouffa, capitale de l’empire Islamique, avec sa famille; en voyant la famille de l’Imam Houssen (a.s) entrer dans cette ville avec tant d’humiliation, ses résidents ont été profondément choqués, surtout les femmes. Ils sanglotaient à corps perdus, frappant leurs têtes et leurs poitrines. Avec un courage sans égal, Janabé Zaynab binté Ali (a.s), Janabé Oum Koulçoum binté Ali (a.s) ainsi que notre 4ème Imam ont présenté un sermon historique, devant Ibné Zyad. L’enterrement des martyrs : Le 13ème jour de Moharram, les martyrs furent enterrés, par notre 4ème Imam (a.s), assisté par les gens de Bani Assad, riverains de Karbala. En effet, bien que notre 4ème fût en captivité à Koufa, il parvint par miracle, à enterrer l’Imam Houssen (a.s) car un Massoum n’est enterré que par un autre Massoum. Les femmes et les enfants ont été enfermés pendant quelques jours, à Koufa, puis ont été emmenés à Sham sur ordre de Yazid, avec les têtes coupées des martyres, pour leur faire subir encore plus d’humiliation. En cours de route, des miracles se sont produits par la présence de la tête bénie de l’Imam Houssen (as). A Sham : Les habitants de Sham étaient répartis en fanatiques de Yazid et ignorants qui ne savaient même pas qu’ils avaient face à eux la famille du Prophète (saw). Majoritairement, ils ont fait éclater leur joie en voyant les captifs. Ces derniers ont été délibérément trainés là où étaient amassés la foule jusqu’au palais de Yazid. Ils ont vécu le pire moment de leur vie et d’après notre 4ème Imam (as), c’était encore plus douloureux que le jour de Achoura. Et comme à Koufa, Janabé Zainab (as) et notre 4ème Imam (as), ont présenté avec courage, un sermon historique devant le maudit Yazid. Ces discours ont atteint leur but et ont fait effet sur les cœurs des gens. Yazid voulait à tout prix étouffer toute contestation et pensées révolutionnaires en traînant les membres des Ahloul Bayt (as) de ruelles en ruelles, de Karbala à Koufa, puis de Koufa à Sham. Il n’a obtenu que l’effet opposé car il a, par ce biais, dévoilé sa vraie nature aux gens et faire briller la vraie valeur des Ahloul Bayt. Et c’est ainsi que le message de Karbala a pu éclater au grand jour. Pour terminer, nous allons voir un hadis sur la vertu ou le fazilat du Azadari : S’il vous arrive de verser des larmes, ne serait-ce qu’une petite goutte en entendant la tragédie de Karbala, alors remercier votre Seigneur car cela montre la sincérité de votre foi, de votre Iman. Notre 6ème Imam (a.s) avait dit que : « l’Imam Houssen (a.s) est : le martyr des larmes, tout croyant versera des larmes en se souvenant de lui. »