Choisir un métier
1- Au collège
Il est clair qu’à 14 -16 ans, on ne se connaît pas totalement, car on ne s’est pas trouvé confronté à grand-chose, si peu à la vie et si peu à soi-même. De plus, à cet âge, la connaissance des métiers est particulièrement faible, avec parfois un franc manque d’intérêt pour ces questions qui inquiètent ou qui fâchent. En fait, l’orientation doit être conçue comme un processus continu qui vise à nous responsabiliser dans la prise de décision.
Aussi, comment s’y prendre ?
Admettons d’emblée que, parents comme enfants, nous ne sommes ni préparés, ni correctement informés et outillés pour franchir parfaitement cette étape.
Ainsi, à 14 ans, commence à se profiler la question de votre orientation future. Sous la pression de la famille, des amis, du collège, il vous faut maintenant abattre vos cartes. Et très souvent, pour clore la discussion ou pour faire plaisir à mamie et papy, vous sortez une carte (un joker ?), un métier choisi un peu au hasard, gage d’un devenir en tout point parfait pour vous et surtout pour ceux qui vous écoutent : vous serez journaliste ou informaticien : Avouez que vous répondez à ces questions perfides en disant n’importe quoi, pourvu que l’on cesse de vous bassiner à chaque repas de famille.
Rassurez vous, vous êtes normal. Rien de plus normal aussi que de ne pas avoir de projet précis à votre âge. Rares sont en effet les jeunes qui, à cet âge, énoncent un choix de métier qui sera concrétisé à l’âge adulte.
2- Au lycée:
Si dans votre établissement, vous bénéficiez de ce qu’il est convenu d’appeler « une approche éducative de l’orientation », grâce à l’intervention conjuguée de Conseillers d'orientation psychologues et de professeurs dévoués qui vous convient à participer à des « journées portes ouvertes », des « forums des métiers » et qui vous accompagnent volontiers au CIDJ ou à la Cité des Métiers, ne faites pas la fine bouche et participez. Et, si au terme de ces journées intensément riches, vous n’avez toujours pas déterminé avec précision votre future orientation, ce n’est pas grave non plus.
Chacun est en effet doté d’un « capital de départ », (personnalité, préférences, aptitudes, potentialités…) qui fait de vous un être singulier et unique qui ne chemine pas au même rythme que ses collègues et amis. Cela vaut également pour l’élaboration d’un projet professionnel qui peut nécessiter un temps de maturation plus ou moins long, c’est selon.
Certes, vu de la fenêtre de vos parents, il peut y avoir péril en la demeure.
Eux craignent plus que vous pour votre avenir. De plus, ils sont particulièrement effrayés de ce qu’ils entendent dans les medias sur l’avenir des retraites, le chômage, les délocalisations, les effets de la mondialisation.
N’ajoutez pas à leur angoisse et restez zen, en leur promettant de vous pencher très sérieusement sur le problème.
C’est une affaire sérieuse qui pointe son nez. Vous commencez à vous atteler à une tâche essentielle tout au long de la vie : apprendre à s'orienter
3- L'orientation professionnelle:
Voici quelques repères pour vous rassurer :
- Il existe plus de 500 métiers et plus de 1000 variantes permettant de satisfaire les intérêts les plus variés et les plus complexes.
Tôt ou tard, vous trouverez chaussure à votre pied. Mieux vaut tôt que tard, c’est préférable.
De plus, avec les départs en retraite des seniors, un grand nombre d’emplois vont se libérer, et ce, dans tous les secteurs d’activités. Attention cependant, tous les emplois ne seront pas reconduits poste pour poste.
Mathématiquement, il y a forcément un métier, une entreprise, taillé pour vous, quelque part.
Vous éprouvez cependant le besoin d’être stimulé et encouragé. Votre entourage se montre parfois de bonne volonté, mais ne s’y prend pas toujours bien. A ce stade, plutôt que de choisir tout de suite le métier de vos rêves, vous devez d’abord identifier vos intérêts, vos talents, vos préférences. Vous trouverez sur le site de l’ONISEP à la rubrique « Quizz », différents exercices de stimulation .
Aller à la Cité des métiers, au CIO de votre quartier ou encore au Point Information Jeunesse de la Ville ? Bonne pioche. Mais, évitez les fiches métiers (austères) et les documents qui focalisent sur les études (décourageants). C’est comme lorsqu’on consulte un dictionnaire de santé, on se croit vite atteint de toutes les maladies.
N’oubliez pas que vous êtes ici dans une phase d’exploration et non de spécification.
Tout concourt à l’information, les séries télé même si parfois elles mettent en scène des réalités fort éloignées du réel - les émissions de télé -réalité comme « vis ma vie » où chacun explore à tour de rôle l’univers professionnel de l’autre. Plus qu’un outil de divertissement, faites-en un allié et profitez en pour vous débarrasser de tous les clichés qui circulent sur les métiers.
Profitez de vos vacances scolaires pour visiter une entreprise : une PME de la construction nautique, une ferme d’élevage, un atelier d’artisan (s’adresser au Syndicat d’initiatives de votre résidence de vacances).
L’institution scolaire vous proposera bientôt d’effectuer un stage d’observation en entreprise (http://eduscol.education.fr).
Ce stage doit être choisi soigneusement. Ne cédez pas à la facilité et assurez vous de sa qualité et de son intérêt pédagogique. Ne sous estimez pas l’importance du tutorat.
Si vous fantasmez sur le métier d’ingénieur du son, faites en sorte d’en faire la découverte concrète. Il est nécessaire de se frotter aux réalités et de sortir des stéréotypes. N’hésitez pas à solliciter vos copains de classe, vos parents, leurs parents et profiter des sésames de ce travail de « réseautage ».
Les forums des métiers, salons professionnels, journées portes ouvertes des écoles sont autant d’opportunités de découvrir les métiers et de rencontrer des professionnels à qui parler.
4- La formation
A partir de 16 ans : L’information doit être claire, car une épée de Damoclès est maintenant suspendue au dessus de votre tête, avec parfois même, la menace d’une orientation par l’échec.
Vous n’êtes pas très sûr de vous et vous pouvez ressentir le besoin d’être encouragé, aidé. N’hésitez pas à vous confier à vos professeurs. Prenez rendez-vous avec le COPSY de votre établissement et demandez lui s’il est possible de vous faire passer des tests d’intérêts, voire de potentialités.
Vous allez bientôt entrer dans la phase de cristallisation.
Voici quelques pistes pour accompagner cette étape :
Note d’outils : «Objectif Avenir »
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Quelques secteurs apparaissent maintenant. C’est la phase de cristallisation qui s’amorce. Il convient alors d’affiner et, pour cela, de réunir maintenant une information progressive, complète et objective sur les métiers. Le hic, c’est que cette information est dispersée, sommaire, ennuyeuse parfois.
Pour se faire une idée des métiers, rien de mieux que ces petits courts métrages constitués de vidéos en ligne accessibles sur internet. L’accès à ces sources d’information est relativement aisé et sans risque pour le portefeuille de vos parents. Le problème est qu’aucune des vidéothèques en libre accès n’est suffisamment exhaustive. Vous allez donc devoir surfer large. Voici une revue de sites que pourrez consulter dans vos moments de détente, et même, entre copains*, si vous préférez.
*S’orienter en petit groupe, c’est assez efficace. En procédant de la sorte, vous observerez que chacun a sa lecture toute personnelle d’un métier. Ce qui vous attire peut rebuter un ami, au tempérament et aux affinités pourtant si proches des vôtres….
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5- Les lieux ressources
Consulter des sources d’information papier ou accéder à des services d’information et de conseil peut s’avérer indispensable pour confirmer un premier choix de métier.
Réseau des Cités des Métiers : www.reseaucitesdesmetiers.org Des conseillers vous reçoivent sans rendez-vous avant ou après une première consultation de ressources documentaires en accès libre ou guidé |
Les BIJ, CRIJ, PIJ (réseau d’information Jeunesse) : www.cidj.com (rubrique Réseau IJ) |
Le Réseau des Missions Locales et PAIO (si vous êtes maintenant sorti du système scolaire) : www.missions-locales-france.org Les CIO (Centres d'information et d'orientation) : http://www.orientation-formation.org |
L’information sur les métiers renvoie souvent à l’économie.
Et l’économie, c’est l’emploi. Si ce sujet vous rebute, sachez que c’est tout de même essentiel pour bien comprendre, important même dans le choix d’un métier. Mais rassurez vous, votre intérêt peut se renforcer avec le temps. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. En consultant des documents sur les métiers, on n’est jamais très loin de l’économie. Et pour pénétrer ce monde par la bonne porte, il y a un des solutions assez simples :
Parcourir les journaux qui parlent d’économie :
Challenge, L’Express, le Point, la Tribune
La Chaîne demain : sur le câble et sur internet : www.demain.f
La Chaîne TV Monde : sur le câble et sur internet : www.tv5.fr
6- Les études supérieures
Tout au long du processus, vous allez devoir vous montrer patient et confiant.
Restez positif, car tôt ou tard, vous trouverez votre voie. C’est d’autant plus vrai que vous y mettez une bonne dose d’énergie.
Avant d’entrer dans le cycle des études supérieures ou dans la vie professionnelle. Euphorique ou délicate période, c’est selon. Cette étape marque votre entrée dans le monde des adultes. Pourtant, passée l’euphorie ou la déception, l’inquiétude peut resurgir à tout moment. Vous allez peut être douter et remettre en question votre orientation.
Que faire ?
Revenons sur cette fameuse maturité vocationnelle. Vous réalisez que vos intérêts sont ailleurs. Vous ne savez plus où vous allez, c’est la crise…
Pas de panique. Rien d’alarmant, c’est juste une étape à franchir.
D’ailleurs, cette remise en question peut avoir une issue positive, si cette période est bien gérée.
Vous avez entendu parler d’une aide aux étudiants qui partent faire une expérience à l’étranger. Vous avez été séduit par le film de Cédric Klapisch (l’Auberge espagnole) et vous seriez tenté par une aventure de ce genre.
- Et pourquoi pas ! Vous pouvez à cet égard rassurer vos parents et leur demander de co-financer (pour vous, un job chez Mac-Donald pour témoigner de votre engagement) en arguant que :
- 1/ vous reviendrez grandi par l’aventure et plus fort
- 2/ ça remplace le service national
- 3/ vous serez bientôt un Pro dans votre langue de prédilection.
- Mieux vaut en effet intégrer avec une année de retard une école que de végéter stérilement en salle de cours à faire seulement acte de présence.
La phase de spécification peut s’amorcer. Vos projets vont bientôt prendre corps et sens. La motivation est là qui peut déboucher sur un projet cohérent et enthousiasmant.
Reste à valoriser ce type d’expérience. Chez nous, ce n’est pas toujours un atout mais ça commence fort heureusement à bouger. Les expériences à l’étranger sont mieux valorisées qu’hier. Où l’on y voyait une forme d’instabilité, on voit aujourd’hui un candidat doté d’un fort tempérament et plein d’énergie. A vous de déjouer les pièges de l’après ERASMUS.
Un dernier conseil pour finir : Dialoguez avec votre entourage, restez curieux et positif quoiqu’il arrive.
Compte tenu de l’impact des départs en retraite de la classe du baby boom, beaucoup d’opportunités feront jour. Tous les secteurs sont déjà concernés.
A vous de jouer….