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Conséquences du divorce

Les enfants du divorce

Quelles sont les conséquences à long terme du divorce sur les enfants ? Cette question a suscité bien des débats chez les pédopsys ! Pour y répondre, des chercheurs suédois ont étudié les bambins issus de familles monoparentales. Les résultats laissent penser que cette situation reste mal vécue, surtout par les garçons. Tour d'horizon des problèmes engendrés par la séparation.

Le nombre de divorce augmentant, les enfants sont de plus en plus fréquemment élevés par leur père ou leur mère. C'est le cas en France, mais aussi en Suède, où un quart des adolescents ont vu leurs parents se séparer.

Si de nombreuses études ont cherché à mettre en évidence les conséquences psychologiques, physiques ou socioéconomiques de cette séparation, les résultats souvent contradictoires restent très controversés. Pour faire avancer le débat, des chercheurs de Stockholm ont décidé d'apporter une contribution de taille : ils ont comparé 65 085 enfants issus de familles monoparentales à 921 257 élevés dans un modèle "classique", en se basant sur les registres nationaux (sécurité sociale, impôts, hôpitaux…). Leur étude a porté sur 8 ans, de 1991 à 1999. Ainsi, leur but n'était pas d'évaluer les effets immédiats ou à court terme d'un divorce, mais bien le retentissement à long terme sur l'enfant.

Un risque de mortalité élevé

En analysant statistiquement de manière très pointue les données récoltées, les scientifiques sont parvenus à la conclusion suivante : la monoparentalité défavorise les enfants. Ils auraient ainsi un risque de mortalité plus élevée, notamment entre 13 et 17 ans. Cela concernait essentiellement les garçons, chez qui le risque de mourir était deux fois plus élevé lorsqu'ils n'avaient qu'un seul parent. Chez les filles, il ne semblait y avoir aucune différence sur le taux en général. Mais en regardant précisément les causes de décès, les scientifiques ont trouvé que les adolescentes issues de familles monoparentales se suicidaient deux fois plus et avaient trois fois plus de risques de mourir suite à une overdose de drogues ou à l'excès d'alcool. A noter : chez les enfants dont les parents souffraient d'une dépendance (drogue ou alcool) la mortalité était moins élevée chez les familles monoparentales.

De nombreux troubles associés

Outre la mortalité plus importante, les enfants issus de familles monoparentales avaient un plus fort risque d'exposition à divers problèmes. Ainsi, les troubles psychologiques (dépression, schizophrénie…) étaient plus nombreux, notamment durant l'enfance plutôt que l'adolescence. Les tentatives de suicide, les chutes, les accidents de la route étaient également plus élevés.

Que ce soit pour le risque de mortalité ou de développement de troubles divers, le sexe du parent ne semblait pas avoir d'influence sur ces résultats. Mais, peut-être est-ce dû au faible nombre de pères célibataires : sur 65 085 familles monoparentales étudiées, 5 433 seulement concernaient des hommes.

Une question d'argent ?

Cette étude semble donc démontrer de manière assez forte que le divorce n'a pas que des effets à court terme, mais peut influer durablement sur l'avenir des enfants. Mais selon les auteurs, la principale cause serait surtout socioéconomique. En effet, le manque de ressources du parent seul affecterait, de manière directe ou non, la santé et le bien-être des enfants. Mais même en ajustant en fonction des différences de revenus, il reste un constat défavorable à la monoparentalité.

Pour expliquer cela, les chercheurs ne mettent pas en cause l'éducation par un seul parent ou son absence éventuelle. Ils citent néanmoins les disputes, qui ont dû précéder et suivre la séparation des parents, comme ayant pu déstabiliser l'enfant.

A confirmer

Même si cette étude a porté sur un très grand nombre d'enfants, il convient de rester prudent. D'abord, il faut souligner que les scientifiques ont utilisé différents outils mathématiques, pour essayer d'interpréter les résultats et de comparer les groupes : leurs conclusions sont basées sur ces choix qui peuvent comporter une marge d'erreur. Et, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, dans le cas des troubles qui touchent les enfants, il existe un biais.

En effet, les données utilisées sont les consultations ou les admissions à l'hôpital qui n'indiquent pas la gravité des troubles. Si les parents isolés consultent plus pour des problèmes bénins, les résultats seront faussés. Or il est tout à fait possible que ces parents, ayant seul la charge de l'enfant, s'inquiètent plus facilement et emmènent celui-ci plus souvent chez le médecin !

Attention, il ne faut pas que la présence d'enfants soit le prétexte à rester ensemble : comme le montrent différentes études, un enfant est de toute façon plus heureux dans une famille monoparentale avec peu de conflit qu'avec ses deux parents toujours en train de se disputer !

Attention, enfants en danger
Les enfants dont les parents ont divorcé (et même après leur remariage) sont beaucoup plus à risque que les enfants dont les parents restent ensemble de souffrir de dépression, d'anxiété et d'autres problèmes affectifs;

  • de développer des problèmes de comportement, y compris l'hyperactivité, l'agressivité, l'hostilité et se bagarrer;
  • de devenir de jeunes contrevenants;
  • de réussir moins bien à l'école et d'aller à l'école moins longtemps;
  • d'avoir plus de problèmes sociaux en partie dus à leurs problèmes de comportement.

« Les enfants de familles monoparentales ont deux fois plus de risques que ceux élevés avec leurs deux parents de souffrir de graves maladies psychiatriques ou de conduites addictives » selon une étude suédoise publiée dans The Lancet en janvier 2003, et concernant un million d’enfants de 6 à 18 ans suivis pendant une décennie. Toutefois, à la lecture des résultats de cette étude, les chercheurs concluent que l’influence de l’éducation demeure plus importante que celle de la monoparentalité ou du manque d’argent.

Taux de divorce selon la durée du mariage et l'année du divorce :

pour 1 000 mariages
Champ : France métropolitaine.
Sources : ministère de la Justice ; Insee.
Durée du mariage Année du divorce
1976 1986 1996 2006
Moins d'un an 0,1 0,1 0,1 0,5
1 an 2,9 4,2 3,1 6,3
2 ans 7,7 12,4 12,0 16,0
3 ans 9,8 16,8 18,8 27,1
4 ans 11,2 18,2 23,5 30,2
5 ans 11,3 17,9 23,0 26,9
6 ans 11,3 17,6 21,4 24,5
7 ans 10,3 16,6 19,9 22,2
8 ans 9,8 16,1 19,4 21,2
9 ans 8,7 15,3 17,4 20,1
10 ans 8,5 14,0 16,9 18,7
11 ans 7,7 14,0 15,4 17,1
12 ans 6,9 12,8 14,8 16,3
13 ans 6,2 11,4 14,2 15,6
14 ans 5,4 11,5 13,0 14,6
15 ans 5,0 11,0 12,2 13,7
16 ans 4,8 10,5 11,7 13,5
17 ans 4,2 9,6 11,2 12,6
18 ans 4,1 9,4 10,6 12,1
19 ans 3,8 8,4 9,8 11,8
20 ans 3,7 7,5 9,7 10,9
21 ans 3,3 7,1 9,0 10,3
22 ans 3,0 6,3 8,0 9,7
23 ans 2,7 5,6 7,7 9,3
24 ans 2,3 5,3 7,2 8,1
25 ans 1,9 4,4 6,2 7,8
26 ans 1,8 3,9 6,4 6,9
27 ans 1,6 3,5 5,2 6,2
28 ans 1,4 3,0 4,5 5,8
29 ans 1,1 2,5 4,3 5,2
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