Les vertus de la figue
Caractéristiques
Avec un apport moyen de 57 kcalories (238 kJoules) aux 100 g, la figue fraîche se situe parmi les fruits moyennement énergétiques : elle est proche des prunes (52 kcalories) ou de la pomme (54 kcalories).
Ses glucides sont responsables de l’essentiel de cet apport énergétique. Leur teneur moyenne est de 13 g aux 100 g, mais peut varier largement - de 9 à 18 g - en fonction de la variété, de la date de maturité, de l’ensoleillement, etc. Il s’agit en majorité de sucres simples, fructose et glucose (le saccharose n’est présent qu’en petite quantité). Les autres constituants
énergétiques, protides et lipides, ne dépassent pas respectivement 0,9 g et 0, 2 g aux 100 g. Ils jouent un rôle essentiel dans la vie végétale de la figue, mais n’ont pas un intérêt nutritionnel majeur.
Les fibres sont très abondantes dans la figue, puisqu’elles atteignent 2,3 g aux 100 g. Elles sont constituées pour les 2/3 par des fibres insolubles (qui forment les parois cellulosiques et les petits "grains" présents dans la pulpe), et pour 1/3 par des fibres solubles (pectine notamment).
La teneur en minéraux est de l’ordre de 700 mg aux 100 g, ce qui place la figue parmi les fruits frais ayant une densité minérale élevée (plus de 1200 mg aux
100 kcalories, soit juste après le kiwi ou la mandarine, champions dans ce domaine). Comme dans la majorité des fruits, le potassium arrive largement en tête :
il constitue près de 40 % du total. Le calcium est particulièrement abondant, puisqu’il atteint 60 mg aux
100 g, soit un taux supérieur à ce qu’on trouve dans l’orange, considérée comme une très bonne source de calcium. Phosphore et magnésium atteignent aussi des niveaux appréciables (23 mg et 18 mg aux 100 g).
Parmi les oligo-éléments , le fer est bien représenté
(0,6 mg), il est accompagné de petites quantités de cuivre, de zinc, de bore, de manganèse. On a aussi identifié la présence de fluor, de sélénium et d’iode.
La figue se distingue de la plupart des autres fruits frais par un taux assez bas de vitamine C : 5 mg en moyenne. La provitamine A ne dépasse pas la valeur assez modeste de 0,05 mg aux 100 g. Les vitamines du groupe B sont nombreuses, et à des taux comparables à ceux des autres fruits frais (0,05 mg pour la B1 et la B2 ; 0,46 mg pour la B3 ; 0,3 mg pour la B5 ; 0,11 mg pour la vitamine B6). On peut enfin relever la présence de pigments anthocyaniques (particulièrement abondants dans les figues à pulpe bien colorée), qui ont une action "vitamine P" (protectrice des petits capillaires sanguins).
A noter :
• La composition de la figue fraîche est bien différente de celle de la figue séchée :
(pour 100 g) Figue fraîche Figue séchée
Eau 82 g 25 g
Glucides 13 g 55,6 g
Energie 57 kcalories 250 kcalories
• Les petits grains (ou akènes) de la figue sont de petits fruits en formation. C’est pourquoi, botaniquement, le mot "fruit" appliqué à la figue est impropre. La figue est en fait un capitule creux, constituant le réceptacle de l’inflorescence.
• Le séchage des fruits entraîne obligatoirement une perte sensible de vitamine C. Dans le cas de la figue, cela n’a guère d’importance, puisqu’il s’agit d’un fruit qui en renferme peu à l’état frais.
Histoire
Robuste et vigoureux, le figuier est un classique du paysage méditerranéen. A l’ère quaternaire, il poussait spontanément dans toute la zone tempérée. Après l’ère des glaciations, il va se localiser essentiellement dans les régions de climat méditerranéen. Très prolifique, il sera largement cultivé par les Egyptiens, les Hébreux, les Perses. Les Grecs et les Romains faisaient une large consommation de figues fraîches comme de figues séchées : du temps de Pline, on en comptait déjà 29 espèces différentes.
En France, il faudra attendre le XIVème siècle pour voir apparaître la figue fraîche sur les marchés de la capitale. Sous Louis XIV furent créées de véritables plantations de figuiers destinés à
la table royale. Et au début du siècle, on continuait à produire des figues en région parisienne, à Argenteuil ! Aujourd’hui, la culture des figues destinées à être consommées fraîches est concentrée dans le sud-est de la France, avec un marché particulièrement renommé à
Solliès-Pont, dans le Var.
Production
La figue fraîche est disponible sur le marché entre la mi-juin et le début du mois de novembre, avec une période creuse entre la fin juillet et la mi-août. Certaines variétés n’ont qu’une fructification annuelle, qui a lieu soit en automne, sur les pousses de l’année, soit en été sur les rameaux de l’année précédente. D’autres variétés fournissent deux récoltes par an : l’une en juillet-août (qui donne de grosses figues dites "figues-fleurs", très appréciées), l’autre en septembre-octobre (avec des fruits plus petits, et souvent une saveur moins sucrée).
On distingue :
- les figues blanches (assez rares sur le marché) : elles ont un épiderme vert pâle ou vert jaune, et une pulpe rouge bien sucrée.
- les figues colorées (les plus abondantes) : leur
épiderme est rouge-violet ou rouge brun, et leur chair plus ou moins foncée.
Parmi les principales variétés commercialisées, la Violette de Solliès (très savoureuse, à peau épaisse), la Senyora (à peau fragile et presque noire, et chair rouge vif), la Figue de Bordeaux (à épiderme violet devenant vert du côté de la queue).
La région Provence-Côte d’Azur et les Pyrénées Orientales fournissent l’essentiel de la production française de figues fraîches, qui représente environ
2 000 tonnes par an.
Interêt
Une bonne qualité nutritionnelle
Fruit méditerranéen par excellence, la figue peut jouer un rôle équilibrant dans l’alimentation, grâce en particulier à sa densité
élevée en minéraux. Elle assure également un complément non négligeable en vitamines du groupe B (souvent déficitaires dans l’alimentation), ainsi qu’en substances anthocyaniques ayant des propriétés "vitamine P" (précieuses pour la santé des petits vaisseaux sanguins).
Sans danger pour la ligne
Son apport énergétique se révèle finalement raisonnable, puisqu’une figue (pesant environ 45 g en moyenne) représente moins de
25 kcalories... Indulgente pour la ligne, elle peut constituer un dessert gourmand et raffiné, parfaitement adapté
à une alimentation - minceur. De quoi inciter, en saison, à placer des figues aussi souvent que possible dans la corbeille à fruits !
Des fibres abondantes
Ses fibres se montrent très efficaces pour stimuler les intestins. De ce fait, la figue est particulièrement indiquée en cas de tendance à la constipation. Pour une meilleure digestibilité, il est conseillée de la choisir bien mûre : elle est alors moelleuse et tendre. Cependant, les personnes souffrant de diverticulose colique doivent impérativement écarter la figue de leurs menus : ses petits "grains" risqueraient de s’accumuler dans les diverticules de l’intestin, et de provoquer des troubles.
Résumé
Fondante et savoureuse, plus ou moins sucrée selon les variétés et les conditions de maturation (ensoleillement notamment), la figue fraîche apporte en moyenne 57 kcalories (238 kJoules) aux 100 g, soit
à peine plus que la pomme ou les prunes. Elle se caractérise par sa haute densité minérale (1200 mg aux 100 kcalories), et sa richesse en potassium, calcium et magnésium. Son profil vitaminique est original, puisqu’elle renferme un large éventail de vitamines du groupe B, et un peu de vitamine C (5 mg aux 100 g).
En raison de sa richesse en fibres (2,3 g), et surtout de la présence de petits "grains", ou akènes, la figue est parfois mal supportée par les personnes ayant un système digestif fragile.
A savoir
Pour consommer la figue, il est préférable de la peler au voisinage de la queue. En effet, dans cette zone du fruit, la peau est assez épaisse. Et surtout, il peut s’y trouver des traces du "latex" présent dans les feuilles et les rameaux de la plante. Ce suc d’apparence laiteuse renferme des enzymes (des lipases, et surtout des protéases, capables notamment de faire cailler les protéines du lait). Son contact avec les lèvres ou la muqueuse de la bouche pourrait provoquer des irritations.
Depuis la plus haute antiquité, on connaissait les vertus laxatives de la figue : elle était conseillée pour "libérer le ventre". On en faisait aussi des cataplasmes, notamment pour soigner les ulcères des membres. Enfin, on utilisait son suc (ou "latex") pour la préparation des caillés destinés à confectionner le fromage, ainsi que pour attendrir les viandes.